La mycorhization contrôlée, quésaco ?
Qu’est-ce que la mycorhization au juste ?
La mycorhization consiste à faire cohabiter les racines d’un végétal (généralement un arbre) avec des souches de champignons préalablement sélectionnées. Le but de ce « mariage » étant de générer une symbiose entre la plante et les champignons. La première va bénéficier des éléments nutritifs induits par la présence du champignon (azote ou phosphore par exemple), tandis que ce dernier se nourrira des sucres issus de la photosynthèse de l'arbre ou de la plante.
Vous l’aurez donc compris, la mycorhization est une « alliance » gagnant/gagnant entre une plante et des souches fongiques (des champignons). De la rencontre entre ce champignon (du grec mukês) et d'une racine (rhiza) de l’arbre nait ce qu’on appelle la mycorhize. En plus de favoriser les échanges nutritifs, la mycorhize peut offrir à la plante une protection renforcée contre la pollution éventuelle du sol. Le champignon est en effet capable de filtrer les polluants ce qui a pour effet de sauvegarder les racines environnantes.
Pourquoi recourir à la mycorhization ?
Comme expliqué précédemment, la mycorhization permet de renforcer l’apport nutritif d’une plante ou d’un arbre sans recourir à des engrais chimiques. Elle offre également un véritable rempart contre les effets néfastes de la pollution des sols sur les végétaux.
Cette technique de symbiose assistée aboutit à une amélioration des performances (de reprise et de croissance) des jeunes plants utilisés en plantation. Que ce soit dans le cadre de reboisement ou de végétalisation de sols particulièrement pauvres ou difficiles (friches industrielles, espaces ravagés par un incendie…), le recours à des plants mycorhizés permet d’obtenir de biens meilleurs résultats qu’avec des plants forestiers traditionnels.
Si globalement l'association induite par la mycorhize s'opère naturellement chez certaines espèces comme les bouleaux ou les pins, ce procédé est de plus en plus souvent recréé « artificiellement » par les professionnels. En effet, en favorisant la mycorhize, les arboriculteurs peuvent réduire de façon importante les apports d'engrais chimiques ce qui favorise la biodiversité tout en limitant les coûts de traitement.
Concrètement, comment s’opère la mycorhization contrôlée ?
L’objectif de la mycorhization est de reproduire au mieux ce que la nature génère elle-même à savoir amorcer et faciliter la symbiose entre les racines d’un jeune plant et des champignons.
Pour cela, on va inoculer le champignon ou la truffe auprès d’un jeune plant (sa juvénilité étant la garantie qu’il n’est pas déjà en symbiose avec un autre champignon).
Sur le papier, cette opération semble aisée, mais elle suppose plusieurs étapes préalables que sont :
- l’isolement des souches de champignon ou de truffe
- la sélection des souches les plus performantes
(on ne conserve que les truffes arrivées à maturité) - leur mise en culture pour produire l’inoculum
(l’échantillon qui inoculera les plants ultérieurement)
À ce stade, rien n’est encore gagné et il convient de procéder à un premier contrôle de qualité pour s’assurer de la viabilité de l’inoculum obtenu. Si ce contrôle confirme la pérennité de l’inoculum mycorhizien alors l’inoculation des jeunes plants s’opère en pépinière. Durant les mois qui suivent l’inoculation, les plants sont surveillés et contrôlés régulièrement afin de s’assurer que la mycorhization est bien effective et qu’elle évolue positivement. On va pour cela observer en laboratoire le mycélium qui se développe naturellement autour des spores du champignon. Ce mycélium va :
- soit se greffer directement aux cellules du système racinaire de la plante (on parle alors d’endomycorhize),
- soit former une sorte de manchon tout autour du système racinaire de la plante (on parle alors d’ectomycorhize).
Au terme de ce processus, on obtient donc un jeune plant mycorhizé, prêt à être planté.
Endomycorhize vs ectomycorhize, quelles différences entre les deux ?
Il existe différents types de mycorhizes, mais nos travaux portent plus particulièrement sur les endomycorhizes et les ectomycorhizes dont voici les caractéristiques et différences :
- Les Ectomycorhizes ne concernent que 3 à 5 % des espèces végétales terrestres, mais elles ont une importance forestière considérable. Les ectomycorhizes présentent un intérêt pour :
- la production de champignons comestibles (lactaire, bolet, amanite, chanterelle, truffes noires du Périgord, truffe de Bourgogne, truffe blanche d’été ou bien encore truffe blanche d’Italie).
- le milieu forestier en s’appliquant sur un large éventail d’hôtes conifères ou feuillus : Pin (Pinus), Épicéa (Picea), Sapin (Abies), Chêne (Quercus), Noisetier (Corylus), Châtaignier (Castanea),Tilleul (Tilia), Peuplier (Populus), Cèdre (Cedrus)…
- De leur côté, les endomycorhizes représentent la forme de symbiose la plus répandue puisqu’elles colonisent plus de 90 % des plantes terrestres. Elles concernent particulièrement des espèces ornementales ou fruitières mais elles sont associées aussi à des espèces forestières telles que le Frêne (Fraxinus), l'Érable (Acer), le Noyer (Juglans) ou bien encore le Prunus.
Quels sont les avantages de la mycorhization contrôlée ?
Les mycorhizes (l’association symbiotique entre plante et champignon) existent naturellement dans les pépinières traditionnelles. Il s'agit le plus souvent de champignons sans intérêt pour le développement ultérieur des plants. En forêt également les mycorhizes sont abondantes et sont nécessaires à la bonne croissance des arbres. Mais elles disparaissent très rapidement, 1 à 2 ans seulement après une coupe rase.
En revanche, les mycorhizes sont totalement absentes sur les anciennes terres agricoles et au sein des sites perturbés (routes, autoroutes, mines, carrières, friches industrielles). Dans ces conditions les plants traditionnels montrent leurs limites et peuvent rencontrer d’énormes problèmes de reprise et de croissance.
C'est pourquoi, Robin Pépinières a développé la mycorhization contrôlée, sous licence et contrôle de l'INRAE, permettant d'améliorer les performances des jeunes plants, et d'augmenter fortement leurs taux de reprise dans des chantiers en conditions difficiles.
Les intérêts et le rôle de la mycorhization contrôlée, sont multiples, vous pouvez les découvrir simplement et en détails à travers le schéma ci-dessous :
Vous l’aurez sans doute compris, les principaux avantages des plants mycorhizés résident dans :
- leur taux de reprise supérieur à ceux des plants classiques (on observe moins d’échecs de plantation),
- leur croissance plus régulière et rapide,
- leur aptitude à s’accommoder de terrains pauvres ou difficiles,
- leur meilleure résistance à la sécheresse
Les Pépinières Robin, leader de la mycorhization contrôlée
Les pépinières ROBIN, sont aujourd’hui leader en matière de recherche et d’innovations autour de la mycorhization. Leurs travaux sur le sujet ont débuté dans les années 1960 et dès 1998, ils étaient récompensés du Prix des Sciences de la Vie, pour leurs travaux de Recherches et Développements sur la mycorhization contrôlée.
Ce travail nous permet d’être actuellement la seule pépinière en Europe capable de maîtriser toutes les étapes de production et de contrôle des plants mycorhizés avec différents champignons sur un large éventail d'essences hôtes pour différents types d'utilisations (verger à truffes, culture des champignons, reboisement, végétalisation en milieu difficile…)
Faire appel aux Pépinières Robin, c’est donc bénéficier à la fois :
- D’une visite sur votre terrain pour une analyse des sols avant plantation
- Des conseils et du savoir-faire de nos équipes
- De la livraison à domicile
- De la garantie de reprise
Le laboratoire de mycorhization Robin
Depuis 1990, ROBIN Pépinières a fait le choix délibéré de développer la mycorhization contrôlée en interne, dans leur propre laboratoire. Les recherches et développement se sont dont poursuivis durant de nombreuses années avec la volonté constante d'innover et d'améliorer la qualité de ses productions.
L’activité de notre laboratoire de mycorhization contrôlée comporte de multiples étapes depuis l’isolement des souches jusqu’au contrôle final des plants mycorhizés avant leur expédition.
(Cliquez sur les photos pour zoomer)
A noter que le développement de la mycorhization contrôlée a été réalisé dans le cadre de programmes européens, avec l’aide de l’ANVAR et en collaboration avec :
- l’INRAE
- le CEMAGREF
- le CNRS de Nancy
- l'Université de Diepenbeck (Belgique)
- l'université de Cologne (Allemagne)
- l'université de Cracovie (Pologne)
- l'université de Kiev (Ukraine)
- l'université de Budapest (Hongrie)
- l’IPLA (Institut de la Région Piémont Italie)
Pourquoi acheter un plant truffier dont la mycorhization a été contrôlée ?
Les raisons d’investir dans des plants truffiers issus de la mycorhization contrôlée sont nombreuses. Les plus belles truffes, notamment Tuber melanosporum et Tuber magnatum, sont toujours aussi recherchées. Et, par conséquent, leur prix de vente est élevé. La plantation de plants truffiers mycorhizés représente donc un véritable investissement pour l’avenir.
A condition toutefois de planter des arbres de qualité, mycorhizés et contrôlés avec des champignons eux aussi irréprochables et selon une méthode scientifique éprouvée et maîtrisée, mise en oeuvre en laboratoire de mycorhization contrôlée. C’est ce que vous proposent les Pépinières ROBIN, leader mondial de la production de plants truffiers mycorhizés.
En effet, désormais, grâce au progrès de la mycorhization contrôlée, il est possible de cultiver les truffes. En plantant des plants truffiers mycorhizés avec telle ou telle variété de champignons, vous pourrez récolter d’ici quelques années vos premières truffes.
Notez qu'après mycorhization, différentes essences sont éligibles à la trufficulture :
- le chêne truffier (chêne pubescent, chêne pédonculé, chêne vert, ou chêne kermès),
- le noisetier truffier (noisetier commun, noisetier de bizance, noisetier à fruit),
- le tilleul truffier
- le charme truffier (charme commun, charme houblon)
- le cèdre truffier (cèdre de l'Atlas)
- le ciste truffier
- le hêtre truffier
- le pin truffier (pin noir d'Autriche, pin d'Alep)
Quel est le prix d’un plant truffier mycorhizé ?
Le prix d’un chêne truffier dépend de différents critères :
- son âge, son stade de croissance : les plants truffiers ROBIN sont âgés de 1, 2 ou 3 ans
- sa présentation : les plants truffiers ROBIN sont produit dans nos godets ROBIN ANTI-CHIGNON® de différents volumes : 0,43 L ; 0,6 L ; 1,5L. L’intérêt d’un plant élevé dans une godet de plus grand volume est principalement d’avoir un système racinaire plus développé avec un nombre d’apex racinaire plus important et donc un plus grand nombre de mycorhizes, d'où l'intérêt de la mycorhization contrôlée.
- la variété de truffes avec laquelle il est mycorhizé : truffe du Périgord (Tuber melanosporum), truffe Blanche d'Italie (Tuber magnatum), truffe de Bourgogne( Tuber aestivum var.uncinatum), truffe d’été (Tuber aestivum)
Nos plants truffiers sont vendus à l’unité. Vous pouvez bénéficier d’une remise en fonction de la quantité choisie. Pour maximiser votre retour sur investissement, demandez conseil à nos experts de la trufficulture. Ils vous aideront à choisir le plant de chêne truffier le mieux adapté aux conditions de votre terrain et à la nature du sol.